Chefs d’entreprise : naviguer dans la complexité
Les dirigeants de TPE-PME doivent composer avec un environnement économique, réglementaire et social en mutation constante. Cette table ronde de l’Université d’été de la CPME Oise a mis en lumière les difficultés rencontrées au quotidien, mais aussi des pistes d’action individuelles et collectives pour avancer malgré la complexité du contexte.
Les problématiques soulevées
- Le rythme effréné du changement : Les entreprises doivent sans cesse se renouveler : nouveaux process, nouvelles normes, nouveaux outils. La vitesse de changement n’est pas la même pour les dirigeants et les salariés : le temps d’installer une nouveauté, celle-ci est parfois déjà dépassée. Cette accélération rend l’adhésion des équipes difficile.
- Une pression réglementaire croissante : La multiplication des normes et sanctions, même pour des erreurs involontaires, génère une lourdeur administrative. S’y ajoute une surabondance d’informations et de solutions qui complique la prise de décision.
- RSE et politiques publiques : Les chefs d’entreprise ressentent un décalage entre la vision de l’État et leur réalité. Les politiques privilégient la sanction plutôt que la valorisation des bonnes pratiques. Les décisions stratégiques, souvent européennes, créent parfois un sentiment d’injustice par rapport à d’autres pays.
- Image et reconnaissance du dirigeant : Les clichés persistent : non, tous les chefs d’entreprise ne sont pas riches. 76% d’entre eux gagnent en dessous de 4000 euros par mois et 20% sont en dessous du SMIC. En France, un sentiment de lassitude s’installe, accentué par un manque de relais efficace de leurs problématiques dans le débat public, contrairement à l’optimisme des confrères européens.
- Ressources humaines et société : Le fossé entre l’éducation nationale et les attentes des entreprises reste marqué, notamment sur le savoir-être. Redonner du sens au travail, motiver les équipes et préserver la santé des dirigeants sont des enjeux cruciaux. Le risque de burn-out est bien présent.
Des pistes d’action
- Mobilisation collective : s’appuyer sur des réseaux comme la CPME pour rompre l’isolement, partager les expériences et porter la voix des dirigeants.
- Gouvernance et pilotage : recentrer sur la vision à long terme, trier l’information, oser décider plutôt que subir.
- Redonner du sens : valoriser le travail, recréer du plaisir et développer des ponts entre école et entreprise (ex. Les entreprises s’engagent).
- Attentes pour demain : simplification des normes, récompenses pour les entreprises vertueuses (RSE, innovation, emploi), meilleure reconnaissance du rôle des chefs d’entreprise dans le débat public.
Conclusion
Piloter une entreprise dans un monde en mouvement permanent est un défi complexe : surcharge réglementaire, rapidité des changements, manque de reconnaissance. Pourtant, les dirigeants restent convaincus qu’il est possible d’avancer en s’appuyant sur le collectif, en renforçant la vision et en remettant au cœur la motivation et le plaisir au travail.
